Le patron des Verts a finalement quitté ses fonctions au sein du parti le 26 septembre 2022, s’estimant piégé par une situation « intenable » dans laquelle il ne peut, selon lui, faire valoir sa défense face à des accusations de violences psychologiques envers une ex-compagne. Julien se dit « accusé de faits qui ne (lui) sont pas présentés, dont (ses) accusateurs-ices disent qu’ils ne sont pas pénalement répréhensibles », et dont il ne peut pas se défendre « puisqu’on refuse de (l)’entendre ».
Evoquant une situation « intenable » et un contexte « délétère (qui) semble empêcher tout discernement, dans un moment où la société bascule et cherche le point d’équilibre pour cette si nécessaire révolution féministe », il souligne que sa décision « ne remet en question » ni son mandat de député ni son « engagement présent et à venir ».
Cette démission intervient après des accusations de harcèlement moral par une ex-compagne – Julien Bayou a évoqué auprès du Figaro « une rupture qui s’accompagne de menaces à peine voilées à (son) endroit et (une) forme d’instrumentalisation ». Aucune plainte n’a été déposée ni aucune enquête judiciaire ouverte. L’affaire a été révélée en juillet, quand la cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels a été saisie.
Mais elle a pris un nouveau tournant la semaine dernière, remédiatisée par le collectif Relève féministe et Sandrine Rousseau. La députée l’a accusé de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes », et a raconté, sur un plateau TV, avoir « reçu longuement » chez elle une ex-compagne « très déprimée » de Julien Bayou. L’écoféministe a assuré qu' »elles sont manifestement plusieurs » à être concernées par ces comportements.
En plein remous de l’affaire Adrien Quatennens – le député insoumis qui a reconnu des violences conjugales sur son ex-compagne – le bureau du groupe écologiste à l’Assemblée avait suspendu la semaine dernière Julien Bayou de ses fonctions de coprésident, qu’il occupait avec Cyrielle Chatelain.
Le coup de grâce a été porté le 25 septembre 2022 par l’ex-candidat à la présidentielle Yannick Jadot, qui a jugé que « pour la sérénité de l’enquête » interne, il serait « de bonne intelligence (…) qu’on accélère sa mise en retrait du secrétariat national d’EELV ».
Julien Bayou aurait dû de toute façon quitter ce poste lors du Congrès de décembre, puisque selon les statuts d’EELV, il ne peut cumuler ses fonctions de député et de chef de parti.
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